« Tu vas où Koda ? » l’intonation de la voix de son père était sec et sans appel. Le gamin se retourna lentement vers son géniteur en prenant une bouille innocente. Voyant le regard noir de son papa, il baissa la tête coupable. Il avait juste voulut aller se promener, explorer les alentours, s’amuser à faire la course avec Ankaa, mais son père lui avait interdit de quitter la tente lorsque le soleil était couché. Il n’avait jamais le droit de partir au-delà de la porte. Il ne savait pas vraiment à quoi ressembler l’extérieur et cette curiosité maladive était en train de le ronger de l’intérieur. Il lâcha le drap servant d’entrée à la tente familiale et fit trois pas en arrière rebroussant chemin vers le côté qui lui était réservé. Le regard de son père s’apaisa et très vite il détourna l’attention de son fils. Koda était habitué à ce que son père soit stressé ses temps-ci. Le mage du village leur avait appris que la famille allait avoir un nouveau membre. Un petit frère ou une petite sœur dans le ventre de sa maman. Lui qui croyait qu’elle avait juste grossit et c’était transformé en mammouth durant l’hiver.
Il s’allongea sur la paillasse qui lui servait de lit scrutant un coin de la tente sans but. Il était tard, il devrait dormir, mais il n’avait pas sommeil. Il avait joué avec les autres enfants de son âge toute la journée et avait parlé aux apprentis qui lui avaient compté leurs journées comme une péripétie épique digne des plus grands héros de tout les temps. Ca lui donnait envie tout ça. C’était toujours mieux que de rester compter les cailloux près de sa mère obèse, pardon enceinte comme on lui avait assez répété.
Ankaa n’était pas rentré ce soir. Elle au moins, elle avait le droit de s’envoler où elle voulait. Voir le monde extérieur sans craindre le danger parce qu’elle pouvait voler où bon lui semblait. Elle avait cette liberté qu’on refusait au gamin le jugeant trop jeune. Mais du haut de ses 6 ans, il se croyait assez grand pour maintes choses alors qu’il n’était encore qu’un petit poussin dans cette grande basse-cour qu’était la forêt d’Arianne.
Il rêvait de devenir un apprenti et de commencer à aider son clan. Il se sentait inutile actuellement. Un handicap pour son père qui devait surveiller toute la petite troupe étant donné que sa mère se sentait de plus en plus mal.
- Chéri. Je sens que je vais vraiment vraiment pas bien là.
Le père de Koda se précipita au chevet de sa femme lui prenant une main rassurante.
- C’est pour maintenant ?
- Oui va chercher le mage et fais sortir Koda. Je ne veux pas qu’il voie ça.
- Tu m’étonnes railla son mari.
Il se releva et prit la main de Koda. Il le poussa hors de la tente avant de s’accroupir à sa hauteur :
- Ecoute mon grand. Tu restes là et tu ne t’éloignes pas de la tente. Je peux te faire confiance ?
Le gamin hocha la tête positivement alors que son père lui ébouriffait les cheveux avant de partir en courant vers le mage du village.
Koda n’avait jamais eut aussi peur de sa vie. Sa mère criait comme si le village était attaqué. Non, c’était encore pire. Et les gens qui ne cessaient de rentrer et de sortir de la tente les mains remplis de sang. Qu’est-ce qu’il pouvait bien fabriquer là-dedans ? Il aurait voulut rentrer et proposer son aide, mais son père lui avait dit de rester là donc il ne bougeait pas. Il se bouchait les oreilles et attendait.
Le temps passa et finalement on entendit un cri aigu. Koda l’écouta attentivement, ce chant mélodieux du nouveau né. La tente s’ouvrit et son père lui fit signe d’entrer. Il ne se fit pas prier et l’aperçut enfin. L’objet de tout ce remue ménage. Le bébé que sa mère berçait tendrement dans ses bras en murmurant des paroles apaisantes. Elle entendit son aîné approchait et lui fit un sourire éclatant. La joie traversait ses traits et Koda hésitait à s’exprimer. Il avait l’impression qu’il allait gâcher quelque chose. Il sentit la main de son père le poussait doucement :
- Vas-y Koda. Approches-toi, on veut te présenter quelqu’un.
Il avança, fit trois petits pas qui lui paraissaient être des pas de géants et se pencha vers le bébé tout petit, rouge et très moche.
- Koda je te présente ton petit frère Nash.
Les pupilles bleus grises du petit voguèrent de sa mère au bébé incertain quant à la nouvelle qu’on venait de lui annoncer. C’était son frère ? Ce truc ? Mais les frères des autres du village était déjà grands et fort pourquoi lui il avait hérité d’un… d’un…de ce truc quoi ! Il dû faire une tête bizarre car sa mère explosa de rire et lui ébouriffa les cheveux gentiment.
- Tu prendras soin de ton petit frère Koda ? Tu verras tu deviendras son model.
- Oui maman.
Sa mère lui adressa un sourire tendre et reporta son attention vers son mari lui aussi très fier. Koda n’écouta pas les mots qu’ils s’échangeaient. Il était obnubilé par ce bébé qui ne l’avait pas lâché des yeux. A moins que celui-ci scrutait la chauve-souris qui s’était incrusté chez la petite famille ?
o0o
- Koda ? Tu retournes encore te promener dans la forêt ?
Le garçon se retourna vers son frère, le regard aventureux et prit en flagrant délit.
- Nash ? Qu’est ce que tu fais là, tu devrais être couché !
- Maman et Papa t’ont interdit de te balader la nuit répliqua le petit frère sans se démonter.
- Rohh allez Nash, fais pas ton rabat-joie ! T’as cas venir avec moi, Tu verras on va bien s’amusez !
- Mais… et l’interdiction ?
- T’es avec moi, il va rien t’arriver. En plus j’ai découvert un truc super ! Tu vas voir ! C’est trop beau !
Koda attrapa son frère et le tira lentement vers la sortie et voyant que son celui-ci n’osait pas lui résister, ils partirent tous les deux à l’aventure.
*
- Tu les as trouvé ? demanda-t-elle à son mari
- Non, ils ne sont pas là !
Mirza se mordit la lèvre supérieure soucieuse. Satané Koda. Il avait osé entraîner Nash dans ses conneries. Lorsqu’elle le retrouverait, elle lui passerait la beuglante de sa vie. Foi de sa mère !
Un autre groupe de recherche s’approcha d’elle et ils répondirent négativement à sa question silencieuse.
- Ils ne doivent pas être caché dans le village. On va surement devoir quadrillé la forêt annonça un guerrier blasé d’avoir été priver de sommeil par la fugue des gamins Jupiter.
- Très bien, on se sépare et le premier qui les trouve envoie son Allatis prévenir les autres !
- Ca marche. T’’inquiète pas Mirza, on les retrouver tes sales gosses !
*
- C’est juste derrière. Il faut juste escalader.
- C’est haut quand même…
- Mais non trouillard, monte et tu vas pas être déçu !
Nash hésita alors que Koda avait déjà commencé son ascension. Il avait découvert cet endroit il y a peu de temps pendant qu’il était en entraînement avec l’Allatis de son mentor pour une sorte d’examen ou un truc comme ça. Bref, vous l’aurez compris, il avait rater son épreuve préférant s’extasier sur ses découvertes que chasser pour le clan.
Il s’arrêta à la moitié de son ascension pour jeter un coup d’œil à son little brother. Celui-ci semblait ne pas trop savoir comment si prendre pour rejoindre sa destination. Koda souffla d’amusement et perçut un bruit d’aile près de lui :
- Ah Ankaa ! Tu nous rejoins ce soir ?
- Qu’est ce que tu fous dehors à cette heure ?
- Rohh tu vas pas t’y mettre toi aussi ! T’es pas ma mère !
Ankaa poussa un cri aigu montrant qu’elle été vexé. Franchement, elle ne comprendrait jamais ce gamin insouciant et dangereux pour autrui. Elle battit des ailes méchamment et finalement se posta sur la tête de son partenaire :
- T’es lourde…
Elle lui donna un petit coup de bec sur le crâne pour le faire taire. Mon dieu, il n’avait aucun tact en plus.
- Pff, tu veux pas aller aidé Nash, il a l’air de patiné grave !
- Normal, ce n’est pas de son âge d’escalader des murs aussi pentus
- Mais si, il a 7 ans, je faisais ça aussi à son âge !
- Et tu passais ton temps à te casser les bras et à revenir blesser de partout. Tu es irresponsable, Koda !
- Et toi tu devrais te relâcher un peu plus. A force d’être aussi coincé tu vas avoir des rides avant l’âge.
- Tu me traites de vieille, enfoiré ?! On a le même âge je te signale !
Elle prit son élan et s’élança vers Nash. Pas question d’échanger un mot de plus avec cet avorton. Si seulement il devenait plus mature avec l’âge. Mais non, il devenait juste plus stupide…
Koda la regarda une dernière fois aidé son petit frère avant de continuer sa monté. Il lui fallut moins de trois minutes pour attendre sa destination finale et elle osait parler de difficulté ? Ahaha la bonne blague. Nash apparut quelques secondes à sa suite à moitié porter par Ankaa. Koda était toujours impressionné de voir la force qu’elle avait dans ses serres. Elle déposa le plus doucement possible son partenaire de vol alias Nash et d’un hululement furieux, elle s’envola dans le ciel les abandonnant là tous les deux. Elle aurait pu aller voir ses parents, les réveiller et les ramener ici, mais jamais elle ne trahirait Koda. Il n’était pas partenaire pour rien !
Il jeta un regard vers Nash ébahit par ce qu’il découvrait. La montée avait amené les deux garçons près d’une cascade qui s’écoulait doucement sous la lumière de la lune éclairé par les lucioles et coloré par les fleurs sauvages. Il ne put retenir un sourire fier de son effet :
- Alors ? Ca te plait ?
Nash hochant rapidement la tête positivement incapable de prononcer un mot tellement le spectacle était magnifique. Koda éclata de rire et frappa Nash dans le dos :
- Allez, maintenant on prend un bain de minuit ! Faut en profiter !!
- Hein ? On ne rentre pas ?
- Pas question trouillard !
Et sur ses mots, il se mit en caleçon et plongea tête la première dans l’eau glacée.
*
Son rire insouciant était comme une berceuse dans cette nuit. C’était doux et en même temps ça réchauffait l’atmosphère. Koda redescendait avec Nash de son petit coin de paradis. Il s’était bien amusé, mais il était l’heure de rentré. Bah oui, il ne fallait pas non plus s’absenter trop longtemps ou on allait découvrir qu’ils avaient fait le mur. Il sauta de son perchoir pour le dernier mètre, un sourire vainqueur au coin des lèvres. Il ne regrettait pas le moins du monde d’avoir emmené Nash avec lui. Après tout il était son plus proche ami, son frère et il avait envie de partager des choses avec lui même si la différence d’âge était soi disant un problème selon Ankaa.
Il prit la tête de la marche connaissant le chemin par cœur pour rentrer idem au camp.
Une branche craqua.
Koda s’arrêta jetant un regard interrogateur à Nash qui lui indiquait que ce n’était pas lui. Pris de peur, son petit frère se colla à son aîné scrutant les alentours terrorisés. Koda lui intima de se taire et ils se cachèrent derrière les arbres aux alentours. Mais il n’avait pas prévu que des personnes se soit déjà caché derrière les troncs d’arbres.
- Salut, toi !
Koda fit un bond en avant et tomba à la renverse sur les fesses tellement il avait été surpris. Il avait entraîné Nash dans sa chute qui avait maintenant le nez dans la terre. L’homme qui l’avait effrayé, sortit de sa cachette, étonné par la présence de deux jeunes enfants.
- Tiens Tiens. Des enfants ? Qu’est ce que vous faites dehors à cette heure-ci ?
Koda voulut répondre mais rien ne lui vint à l’esprit. Il se contentait de scruter bêtement l’inconnu en face de lui. Il ne l’avait jamais vu, il n’était pas du clan. Un ennemi ! La réponse surgit immédiatement dans son esprit. Il devait protéger Nash. Ils e releva et obligea son frère à faire de même alors qu’il était tétanisé.
- Quand je te le dis, tu fuis, tu entends, Nash ? lui chuchota Koda en gardant sa cible en vue. S’il est seul, on a une chance qu’ l’un de nous s’en sorte. Je préfère que ça soit toi.
- Mais Koda…
- Ne discute pas et obéit moi !
Un pas en arrière, un deuxième.
- Vous êtes de quels clans, les gosses ? Je ne vous ai jamais vu !
Un nouveau pas en arrière pour garder de la distance avec cet homme qui ne lui inspirait pas confiance pour un clou.
- Tu es prêt, Nash ?
Sa voix n’était plus qu’un murmure dans le vent qui soufflait dans la forêt d’Arianne.
- Mais et toi alors ?
- T’inquiète pas je vais fuir aussi, mais il faut qu’on se sépare, je pars à gauche, toi va vers la droite et continue tout droit, c’est le chemin le plus rapide pour rentrer au camp. Avec un peu de chance, ce soir encore, Mam’s à remarqué qu’on avait quitté le lit et elle patrouille déjà la forêt.
Nash hocha la tête. Son frère tentait de ne pas paniquer, il se devait de faire de même. Koda lui jeta un regard en coin. Ils étaient prêts.
- Vous n’êtes pas des bavards, vous…
- Maintenant !
Aussitôt, Koda bondit sur la gauche alors que son frère partait à l’opposé. L’homme en face de lui souffla de lassitude. Evidemment qu’il savait qu’ils allaient fuir. C’était tout à fait normal. Koda ne jeta pas de regards derrière lui se contenant de courir droit devant lui. Il devrait faire un détour pour rentrer, mais ce n’était pas grave. Puis il se stoppa d’un seul coup. Un cri ? Ce cri, c’était Nash aucun doute. Poussé par la panique d’avoir mis son frère en danger, il fit demi tour et se dépêcha de revenir sur ses pas en prenant une branche qui trainait pas terre. Une arme ne serait pas de refus.
- Nash !
Il était là, en boule sur le sol alors qu’une chauve souris plus grande que la normale volait au dessus de lui, crachant sur les ennemis sa haine. Il n’y avait pas que ce détail qui avait changé, il n’y avait plus un homme, mais trois. D’instinct, il se plaça devant son frère prêt à le protéger. Plus question de fuir alors qu’ils étaient trois.
- Oh intéressant comme Allatis. C’est le tien mon grand ? demanda-t-il à Nash qui faisait l’autruche.
- Laissez nous tranquille ! On vous a rien fait ! tenta Koda pour détourner l’attention de son frère.
- Tiens tu es de retour, toi ? Je pensais que tu l’avais abandonné.
- Je ne vous laisserai jamais Nash !
- Il est marrant ce gamin se moqua un autre guerrier.
- Ouais je trouve aussi, il a beaucoup d’espoir, mais tu sais quoi petit. A mon avis, tu n’es pas en mesure de te la ramener.
- Qu’est ce que vous faites sur notre territoire ?!
- Votre territoire ? C’était une zone neutre au départ je te signale, j’ai le droit d’être là si je le veux.
- Non, vous êtes chez nous ! Et si jamais vous nous faites du mal, ma maman va vous trucider.
- Haaha qu’elle vienne. Tu n’as pas d’allatis, toi ?
- Ca ne vous regarde pas. Je ne voit pas non plus les votre de toute façon.
L’homme lui fit un sourire avant de siffler. Un renard autrefois caché par la nuit apparut et se posta à ses pieds. Les deux autres hommes firent de même et un serpent rampa près de son partenaire ainsi qu’un… criquet. Impressionnant n’est-ce pas ?
Bah là pour être cerner, il l’était…
- Tu penses toujours que ta MAMAN va nous trucider ?
- Absolument, elle fait très peur à voir quand elle est en colère.
- Bien maintenant qu’on a dévoilé nos Allatis, tu vas faire de même, non ?
- Non. Elle viendra que si elle veut.
- … Dommage, j’aurai bien aimé savoir ce que c’était avant de vous capturer.
- Hein, vous voulez nous capturez, pourquoi ? On a rien fait ! On vous connait même pas ! commença-t-il à paniquer.
- Mais pour avoir des infos, pardi ! Tu ne connaît rien aux guerres de clans, toi !
- Du coup, je ne vous serais d’aucune utilité tenta Koda d’une voix de plus en plus sûr au fur et à mesure qu’il parlait. Mon frère non plus, il est trop jeune.
- Ahaha, petit malin, tu dois savoir des choses, mais tu fais semblant de n’être au courant de rien. C’est une bonne stratégie, j’approuve.
Un bruissement d’aile attira l’attention du garçon. Il connaissait ce son. Ankaa. Ca devait être elle. Mon dieu elle allait pouvoir les aider. Pitié faite qu’elle les aide. A moins qu’elle lui en veuille toujours…Ils se disputaient toujours au mauvais moment. Il lui lança un regard implorant espérant qu’elle le voie de son ciel. Après tout elle possédait la vision d’un faucon, elle devait bien le voir d’en haut. Il y croyait dure comme fer. Et il fut réellement déçut en la voyant battre des ailes vers une autre destination. Elle les laissait là ? Aux prises avec des inconnus ! Ankaa de malheur. C’est sur maintenant, leurs relations n’allaient pas s’améliorer…
- C’était ton allatis ce faucon ?
- Pourquoi ça vous intéresse tant ?
- Parce que je suis curieux
- Bon t’as finit de te taper la causette ! J’en ai marre de poireauter râla un des partenaires de l’inconnu.
Il fit un pas en avant et tenta de prendre Nash par le bras, mais son allatis lui fonça dessus tel un vampire prêt à le vider de son sang. Mais l’ennemi semblait plus agile que le manque d’expérience de Nash et son allatis. D’un coup bien placé, il frappa l’animal à la tête du manche de son épée, le rendant inconscient.
- Zeta ? Zeta ?!! commença à pleurer Nash.
- Elle est juste inconsciente rétorqua l’ennemi blasé par tant d’émotions.
- Koda… J’ai peur…
- Tout va bien Nash, on va venir nous sauver !
- T’as de l’espoir le gosse !
Un cri se fit entendre au loin. On hélait son nom et celui de son frère. Hourra sa mère ne devait pas être loin. L’ennemi fit une moue déçut et d’un geste de la main, il ordonna qu’il était temps de partir avec leurs prisonnier. Ils se rapprochèrent dangereusement de Koda qui se mit à hurler de la voix la plus forte qu’il pouvait :
- MAAAAMMMMAAAANNNNNN !!!!!!!!!!!!!!!!
- Faites taire ce gosse ! On va nous repérer !
Tout se passa très vite. L’inconnu se pencha vers le garçon prêt à lui donner une baffe mémorable. Mais dans son dos, un oiseau lui fonça dessus.
- Ankaa !
Le Phoenix planta ses serres sur le tee-shirt de l’inconnu et lui donna de violent coup de becs dans le visage. Puis on entendit un cri, celui des guerriers prêt à se jeter dans la bataille. Un escadron du clan du Joker était apparut et ils se jetaient sur ceux qui avait osé menacés la vie des enfants de Mirza. Elle était là, elle aussi, ses cheveux noirs bouclés qui lui donnaient cet air sauvage, la haine au visage.
On s’échangea des coups d’épée plus violent les uns que les autres alors que Koda aidé Nash à s’éloigner du champs de bataille. Une fois à l’abri, il prit Nash dans ses bras lui murmurant des paroles rassurantes. Ils allaient s’en sortir, leur mère était là. Elle allait les protéger.
- Nash, Koda ? Allait chercher de l’aide ! ordonna-t-elle entre deux coups de lances.
La voix de sa mère sortit le plus jeune des deux de sa torpeur qui s’exécuta tel un automate. Mais le plus vieux ne fit pas de même. Ramassant une dague qui trainait par terre, il se lança dans le combat. Il n’était pas encore très agile avec une arme dans les mains. Normal, il n’était encore qu’un apprenti ayant vu trois fois comment tenir une épée, une dague, etc. Il fonça dans le tas et donna des coups au hasard. Après avoir slalomé entre les différents affrontements, il se retrouva contre celui ayant un serpent comme Allatis. D’ailleurs, celui-ci n’était pas là, il se battait contre d’autre allatis. Curieusement, il avait l’impression que le nombre d’ennemi avait augmenté. Ils étaient plus à se cacher et à attendre le bon moment, alors ?
- Tiens encore toi, le gamin ? J’étais persuadé que t’allait fuir et que tu ne savais pas te servir d’une arme. En fait, j’ai pas tout a fait tord, ta position est mauvaise. Haha.
Koda se vexa et tenta une attaque facilement parée par l’autre homme. Il se mordit les joues et recommença de plus en plus rapidement. L’homme en face de lui étouffa un bâillement ennuyé. Koda râla une nouvelle fois lorsqu’il esquiva.
- Tu devrais arrêter de battre l’air et te mettre sérieusement à me combattre si tu veux gagner le chercha l’homme un rictus moqueur.
- Espèce de….de …. Ankaa !
- Pardon ?
L’oiseau de feu entendant son nom descendit en piquée sur l’homme qui n’avait pas prévu ça. Elle s’accrocha à son visage et lui creva les yeux sans ménagement. L’incarnation de la violence même. Il hurla alors que le sang giclait sur les serres de l’animal et sur le visage de Koda qui en profita pour enfoncer sa dague dans le rein de l’homme. Bon c’était pas là qu’il avait voulu viser, mais étant donné que le résultats était le même, il s’en foutait un peu. L’adversaire tressaillit en arrière hurlant sa douleur. Mais il fut bientôt rejoint par un autre hurlement. Celui-ci était plus aigu et féminin. Koda se retourna brusquement et aperçut sa mère. Une épée en travers de son ventre qui tombait lourdement au sol. Koda en lâcha son arme et se précipita vers elle.
- Maman ! Maman répond !
Son visage se crispa face à la douleur et elle reconnut la silhouette de son aîné. Son bien aimé Koda. Son fiston toujours intrépide. Son bébé qui lui faisait toujours tant de sang d’encre lorsqu’il se lançait à l’aventure. Celui qui rien n’effrayait et qui avait cette manie de revenir couvert de bleus.
Celui-ci n’entendait même plus le bruit des épées qui claquait ni l’hurlement de retraite qu’avait annoncé le chef des ennemis. Il se pencha juste plus vers sa mère qui avait ouvert la bouche prête à lui répondre. Ses yeux gris s’étaient légèrement voilés signe qu’elle n’allait vraiment vraiment pas bien.
- Ko….da…
- Oui, je suis là maman, ne pars pas ! Tu entends, restes avec moi…
Les mots s’étranglaient dans sa bouche alors que les larmes montaient à ses yeux. Non Non Non. Tout ça ne pouvait pas être possible. Elle tenta d’esquisser un sourire rassurant, mais ne réussit qu’à constituer une grimace sur sa peau blanchie par la perte de sang.
- Mon Ché...rie…. Sois F…Fort. Pro..tège…ton pe..tit frère…
- Oui maman, je te le promets. Je protègerais Nash. Mais reste avec nous. Tu ne peux pas partir comme ça.
- Dés…olé mon c…cœur… Je vais mou…rir.
- Nan, tu peux pas… sa voix baissa d’un ton emplis par le chagrin.
- Sa..che que j’ai tou…jours été fier de toi…Reste tel…que…tu…es…
La pression de la main de sa mère se relâcha alors qu’elle ne bougeait plus. Il l’appela, hurla sa peine. Son frère et son père étaient à côté de lui. Ils étaient arrivés trop tard. Nash n’avait pas courut assez vite. Ils pleuraient tous les trois la mort de Mirza. Un cercle de mines attristées les entourait et personne n’osait briser le silence mortuaire. Personne. Non presque. Un sifflement mauvais retentit au milieu des pleurs. Le reptile rampa jusqu’à sa proie sans que personne ne fasse attention à lui et il bondit d’un seul coup sur Koda. Le jeune garçon eut juste le temps de tourner la tête qu’Ankaa se trouvait sur la trajectoire du serpent. Elle tomba lourdement au sol alors qu’il la mordait au cou de ses canines remplies de venin. Koda hurla. Son sang le brulait, il avait chaud, mal au cœur. Devant lui, Ankaa se tordait de douleur alors qu’on essayait d’ôter le serpent de sa victime.
Ankaa croisa le regard désespéré de Koda et cessa de bouger, inerte. C’est sur cette image qu’il s’évanouit.
*
Il avait repris une respiration calme. Ses sens recommençaient lentement à agir après son inconscience. Il sentait le gant humide qu’on lui avait posé sur la tête. L’odeur réconfortante des plantes médicinales, cette douleur qui lui serrait le cœur. Pourquoi est-ce qu’il souffrait déjà ?
Les images défilèrent devant ses yeux. Des souvenirs qu’il n’avait pas oubliés et qui était ancré à présent dans son esprit. Le corps de sa mère et les yeux alarmé d’Ankaa à l’agonie. Ankaa ? Mon Dieu que lui était-il arrivé.
Il ouvrit grands les yeux et fut éblouit un instant par la lumière du jour. D’un geste de la main, il se protégea de la lumière vive alors que des voix se faisait entendre autour de lui :
- Koda ? Comment tu vas mon grand ?
Il papillonna et perçut enfin où il se trouvait. L’antre du mage qui l’avait installé sur une paillasse le temps de son inconscience. Il tourna la tête de droit à gauche cherchant Ankaa. Si elle était blessé, elle devait être avec lui, non ? Croisant le visage apaisant du mage il voulut lui demander :
- Ankaa ? Où est-elle ?
Mais ce ne fut qu’un grognement digne de l’ours qui sort de son hibernation qui s’échappa du gamin. Il avala sa salive et reprit de manière plus civilisée :
- Quelqu’un a vu Ankaa ? Que s’est-il passé ?
Le mage lui intima de sa calmer pour ce qu’il allait lui annoncer. Koda prit peur et sentit les larmes lui monter aux yeux pour la deuxième fois. En général, il n’était pas un pleurnichard, mais là ça faisait trop à encaisser d’un seul coup. Il se mordit la lèvre supérieure pour s’empêcher de craquer par pure fierté.
- Elle est morte ?
- Oui.
C’était donc ça la sensation de coupure qui lui avait littéralement broyé le cœur en trois l poussant à s’évanouir sous la douleur. Ankaa n’était pas là. Elle avait disparut. Qu’est-ce qu’il aillait devenir sans aile ? Il allait littéralement déprimé et il finirait comme les anciens du village à ressasser son ancienne vie. Celle où il avait encore une mère et un allatis avec qui il se chamailler tout le temps.
- Comment ça s’est passé ?
Le mage souffla. Raconter cette histoire allait peut-être faire du bien à son patient. De toute façon, qu’est ce qu’il craignait ? Certes, il n’avait jamais vu ça de sa vie et ça lui faisait peur, mais il se devait de donner la vérité à Koda.
- Le serpent, l’allatis du membre des carreaux.
- C’était le clan des carreaux qui nous ont attaqué ?
- Oui. Les guerriers présents sont formels. C’est quasi sur que c’est eux.
Il reprit donc :
- Bref, le serpent s’était caché dans les buissons et il s’est jeté sur toi pour t’empoissonner surement. C’est un serpent venimeux. Sauf que ton oiseau s’est interposé et elle s’est prise la morsure à ta place. Le venin a fait rapidement son effet. Elle a suffoqué et s’est embrasé.
- Embrasé ? Elle a prit feu ? Comment ça ? A cause du venin ?
- On ne sait pas trop ce qui s’est passé. On a juste vu une flamme l’entouré et la brulé vive. Du coup, elle a brûlé violement le serpent au visage. Celui-ci s’est échappé quand on a tous été obnubilé par la flamme de ton allatis.
- Et après ?
- Il ne restait d’elle qu’un gros tas de cendre encore chaud.
Koda frissonna. Elle s’était sacrifiée pour lui, il devrait être fier d’avoir un allatis si gentille alors pourquoi s’enfonçait-il dans ce sentiment dérangeant qu’était la culpabilité. C’est toi que la bête aurait dû tuer. Pas elle.
- Mais c’est après qu’il s’est passé un truc encore plus étrange.
Koda releva la tête soudainement plus intéressée. Quelque chose d’étrange ?
- On allait repartir vers le camp en transportant les blesser et les morts au combat…
Un voile passa sur le visage de Koda. Flash. Le corps de sa mère sans vie. Bon sang, cette image allait le hanter à force de revenir sans cesse à son esprit. C’est normal, la blessure est encore jeune.
- Et c’est là qu’un guerrier a entendu un faible cri d’oisillon près des cendres.
- Un oisillon ?
- Ouais quand on est passé à côté avec toi. On avait l’impression qu’il t’appelait désespérément comme si t’étais sa mère.
La tête que du faire Koda devait être mémorable car le mage éclata de rire.
- Il est où le moineau ?
- Dans le panier à côté de toi dit-il en désignant une petite corbeille en oseille où dormait paisiblement un oiseau de la taille d’un poussin.
Koda se pencha vers l’animal intrigué. Il l’aimait bien cette petite bête toute pelucheuse avec ses plumes de bébés. Etais-ce un signe du clan des As pour remplacer sa défunte Ankaa ? L’oiseau roucoula et ouvrit ses grands yeux ambrés. Il émit un bruit joyeux en croisant le regard intrigué de Koda et battit des ailes joyeusement.
- KoKo KoKo répétait-il en boucle de sa voix enfantine.
- Koko ? répéta Koda bêtement.
- Tu as dit quelque chose ? demanda le mage
Koda désigna l’animal comme si c’était une évidence :
- Vous n’entendez pas qu’il répète Koko depuis trois minutes ?
- Non moi j’entends juste un gazouillis qui commence sérieusement à me taper sur les nerfs.
Koda plissa les yeux de plus en plus intrigués. Il avança sa main père de l’animal qui grimpa sans hésitation au creux de sa paume se frottant affectueusement à la joue du jeune homme lorsqu’il l’approcha de son visage.
- Il me fais penser à Ankaa déclara Koda après un temps.
- C’est Ankaa rétorqua le mage un peu effrayé par la petite boule de poil.
- Comment ça ?
- Les espions ont fait des recherches. On trouvait que ton allatis était assez normal, mais on s’est trompé sur toute la ligne. On appelle ça un Phoenix. L’oiseau qui ressuscite à l’infini. Celui qui ne meurt jamais, le rejeté des enfers.
- C’est … Ankaa ?
- Oui, c’est pour ça que tu l’as comprend. Par contre, on ne sait pas si c’est la même où si elle a recommencé un cycle de vie. Si elle a encore tous ses souvenirs ou si c’est une personne totalement différente. Tu devrais essayer de lui parler pour voir de quoi elle se souvient. Enfin, maintenant c’est ton problème plus le mien.
Koda posa ses yeux brillants sur sa partenaire miniature. Elle était là. Devant lui, certes microscopique, mais là. Sa Ankaa chérie avec qui il adorait se crêper le chignon. Il avait envie d’en chialer. De bonheur pas de tristesse, hein !
La couverture de la tente laissa entrer un homme. Sa carrure lui permit de l’identifier rapidement le nouvel arrivant. Son père. Koda déposa Ankaa sur ses genoux et croisa le regard de son géniteur. Inexpressif. Il avança vers lui et d’un geste rapide lui mit une gifle mémorable. Koda cligna de yeux incompris alors que l’oiseau s’excitait méchamment en battant des ailes sur place. Puisa sans une parole de plus, deux bras l’entourèrent. Son père serrait les dents. Toute la frustration et sa peur s’étaient exprimées à travers cette gifle. Et les deux hommes de la famille pleurèrent en chœur leur malheur.
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- Pourquoi c’est avec toi que je m’entraîne aujourd’hui ?
- Parce que c’est comme ça rétorqua son père sans un regard derrière lui.
Ca faisait plusieurs mois que sa mère était morte. Trois pour être précis et il était devenu de plus en plus froid avec ses enfants en particulier avec son aîné. Dure comme de la pierre. Koda le suivit sans un mot, Ankaa sur ses talons. Elle se rappelait de sa vie passé ce qui avait rassuré Koda. Elle restait la même, à surveiller et protéger son partenaire tout en usant librement de son indépendance. Les premiers jours de sa renaissance furent assez comiques. Koda devait lui donner à manger à la petite cuillère et elle avait prononcé ses premiers mots comme un gamin sortit du berceau. Koda avait faillit se foutre de sa gueule lorsqu’elle avait prononcer pour la première fois : « boulet » en parlant de lui. Elle ne changeait pas, resté sa Ankaa et elle avait toujours son caractère de cochon moralisateur. Autant vous dire que malgré les épreuves qu’ils avaient traversées ensemble, ils étaient toujours au même point au niveau de leurs relations. Conflictuel.
Son père se dirigea vers des pierres plates légèrement isolé. Elle ressemblait à des petits bancs comme ça. Il allait taper la causette ou quoi ? Entre se trouvait des petites branches et de l’herbe sèche. Son père les rassemble et grâce aux frottements de deux cailloux, il y mit le feu entourant son brasier de pierres pour empêcher la propagation. Il souffla faisant monter la flamme dans le ciel. Puis voyant que son feu avait bien prit, il se tourna vers son fils.
- Retire ton tee-shirt.
- Pourquoi ?
- Ne m’oblige pas à me répéter.
Sa voix était froide, sans émotion, creuse comme s’il avait perdu une partie de son âme. Koda s’exécuta ne comprenant pas où voulait en venir son géniteur. Celui-ci désigna les deux pierres plates entourant le feu :
- Installe-toi là et fais des pompes jusqu'à ce que je te dise d’arrêter.
- Hein ? Mais t’es fou ? Si je tombe, je vais me brûler !
- Koda, écoute. Ta mère est morte pour deux raisons. La première est parce que tu as refusé de m’obéir. La deuxième était parce qu’elle n’était pas assez forte. Je ne ferais pas la même erreur. Aucun membre de ma famille ne périra au combat. Tu entends. Je fais faire en sorte que ça ne t’arrive pas alors maintenant, tu m’obéis ou je te balance moi-même dans ce brasier.
Voyant la colère monter sur le visage de son père, Koda ne se fit pas prier et se plaça sur les deux pierres plates. Il sentait la flamme chauffait son ventre en dessous de lui, mais elle ne le touchait pas et heureusement. Et il commença. Et d’une. Et de deux. Et de trois.
Et il continua pendant une dizaine. Ses muscles commencèrent à lui faire légèrement mal. Mais il ne dit rien continuant, jetant de temps en temps des coups d’œil à son père qui semblait absorber par la flamme qui dansait sous le ventre de son gamin.
Il aurait pu abandonner au milieu de l’exercice, mais la chaleur de la flamme lui rappelait qu’il ne pouvait pas se laisser aller. Koda serra les dents. Il ne savait pas à combien de pompes il avait exécutés, mais il ne voulait pas faiblir. Pourtant les forces commençaient à l’abandonner. Non, pas maintenant…
La voix de son père annonçant la fin de l’exercice fut libérateur. Koda roula sur le côté pour retomber au sol et frôla de très près le feu flamboyant. Il s’éloigna rapidement de la flamme alors qu’une braise sautait vers son pantalon. Ses pupilles grises scrutèrent son père. Il avait réussit l’épreuve ?
- Tu me feras cinquante pompes tous les matins dans les mêmes conditions matin et soir.
- Et s’il pleut ?
- Tu m’en fais le double.
- Et s’il neige ?
- Tu m’en fais le triple.
Il n’insista pas de peur qu’il lui trouve une nouvelle excuse pour qu’il en fasse le quadruple.
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- Allez monte plus vite faignasse !
Koda entendait son père lui crier ses ordres malgré la pluie diluvienne qui tombait à l’extérieur. Il escaladait une grande falaise où il ne voyait ni le haut ni le bas à cause de la pluie. Autant dire que les conditions n’étaient pas du tout favorables à ce genre d’activités. L’eau lui collait ses vêtements à la peau. Le vent lui donnait des frissons dans son escalade. Les pierres qui glissaient lorsqu’ils essayaient de les utiliser comme prises pour son ascension. Il claquait des dents. L’eau lui tombait dans les yeux et il risquait de tomber dans le vide aux moindre faux pas. Et en plus, ses bras le tiraient à cause des pompes matinales. Et que dire d’Ankaa qui avait grossit et se cachait de la pluie dans son sac de toile. Un poids supplémentaire à transporter dans cette épreuve sordide. Tout ça pour le rendre plus fort, plus endurant et prêt à tout même lorsque le temps n’était pas de son côté. Il toussa. Il allait attraper un rhume avec toute cette histoire. Voilà bien longtemps qu’il escaladait sous cette foutue flotte de merde. Il posa son pieds sur une pierre et testa la solidité de cette-ci. Elle se brisa et Koda se cramponna comme il pouvait à ses faibles prises pour ne pas faire un saut de l’ange fatal.
Et dire que ce n’était qu’une des multiples épreuves que lui faisait faire son père. A chaque fois il se disait qu’il ne pouvait pas faire pire et à chaque fois il se trompait. La dernière fois, il lui avait lancé des couteaux qu’il devait évités. Et autant prévenir qu’il s’en foutait royalement que le gamin soit fatigué après en avoir évité une vingtaine. Non, non, il devait esquiver jusqu’à ce que messieurs ait décidé que l’exercice soit terminé. Et encore, il n’avait pas prévu que son père installe des pièges pour tenter de le supprimer, pardon le blesser par l’arrière. Coups tordus, coups d’enfoirés, pas de cadeaux parmi les Jupiter lors des entraînements paternels. Une semaine par mois était consacrée aux idées tordues de son père. Koda avait déjà expérimentés toutes les armes possibles et inimaginables. Combattus à mains nues, développer sa force, son endurance, son esquive. Son ingéniosité à parer des choses qu’il n’avait pas prévu. Il mettait de plus en plus sa vie en danger et curieusement ça lui plaisait de plus en plus. L’adrénaline qui coulait dans son sang, qui lui donnait cette force insoupçonnée. Oui, il adorait ça. On le traitait de fou, de dégénéré lorsqu’il partait faire du saut à l’élastique prêt de la falaise. Lorsqu’il plongeait du plus haut qu’il pouvait. Qu’il partait affronter une bête sauvage particulièrement vicieuse en solitaire. Lorsqu’il jouait à l’arc en prenant la tête de son petit frère comme support à cible. Lorsqu’il partait taquiner les gens de la villes pour s’inventer des courses poursuites toutes plus stupides les unes que les autres. Lorsqu’il se prenait pour un fakir comme les appelait à la ville et qu’il marchait sur des braises encore fumantes.
Voilà. Il devenait un être passablement aventureux. Trop aventureux vous direz certain. Complètement timbré d’autre. Tout ce qui ne semblait pas être à la portée d’un être humain normal, il avait besoin de tenter l’expérience. Et Ankaa avait beau lui faire la morale sur ses débordements, il l’ignorait complètement. Comme si une vieille chouette allait lui faire changer ses habitudes. Oui oui. Un Phoenix comme on disait maintenant. Il s’en rappelait. Elle était morte plusieurs fois depuis qu’il avait grandis. De plus en plus rapidement. Plus elle mourrait et plus sa durée de vie devenait faible. Lorsqu’il avait 16 ans, elle s’était rendue à mourir au bout de deux ans. Aucun doute que lorsqu’il aurait atteint la vingtaine, elle disparaitrait tout les mois. Peut-être un contre coup de l’immortalité ?
Un bruit d’éboulement se fit entendre. Oh l’enfoiré, il lui balançait des rocher pour lui compliquer la tache. Père de merde…
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A présent. Koda à 20 ans. Il continue les entraînements avec son père qu’il déteste car c’est devenu plus complexe. Le nouveau lobby de son papa est : Koda, tu vas résister à la torture et à la douleur. Autant vous dire qu’il n’apprécie pas du tout la tournure que prennent les événements. Il vient d’être promu guerrier accomplie et possède plus de responsabilités et plus de liberté qu’auparavant. Autant vous dire qu’il en profite un max. Voilà, son passé s’arrête là. Alors commençons le présent maintenant…